Château de la Buzine, Le Château de ma mère de Pagnol

56 Traverse de la Buzine, 13011 Marseille
9249
Château de la Buzine, Le Château de ma mère de Pagnol
Arrondissement : 11ème
Site Internet : labuzine.com
Le château de La Buzine est un édifice du xixe siècle qui doit notamment sa célébrité à Marcel Pagnol, qui l’évoqua dans ses “Souvenirs d’enfance”, “l’affreux château, celui de la peur, de la peur de ma mère” avant d’en devenir le propriétaire. En 2001 la Ville de Marseille lance un concours international de restauration remporté par Stern International. Le nouveau bâtiment est inauguré en juin 2011 se transformant en Maison des cinématographies de la méditerranée et compte notamment une salle de cinéma de 345 places avec balcon et orchestre, une exposition permanente autour d’un parcours sur le cinéma en Méditerranée ainsi que des espaces ouverts pour des expositions temporaires.  Le château est aussi bordé par un parc de 5 hectares. Ce domaine fut constitué dès la fin du XVe siècle par le laboureur Guillaume Cabofigue, et c’est au XVIIe siècle qu’Henry de Buzens, écuyer de la ville de Marseille, le dénomma “La Buzine”. En 2023, la CCO, une nouvelle équipe (Centre de culture ouvrière), reprenait la délégation du lieu succédant ainsi à l’Association présidée par Nicolas Pagnol, petit-fils de l’ancien propriétaire, surpris par la décision de la mairie. Mais l’affaire prendra une tournure médiatique et politique un peu folle au point que la municipalité annonçait le 29 juin qu’elle annulait finalement la procédure et proposait la reprise de la gestion en régie directe ! En septembre, nouvel épisode, Nicolas Pagnol reprend tout le patrimoine lié à Marcel Pagnol. Il annonce aussi qu’il dépose plainte contre le maire de Marseille et cinq de ses adjoints !

Au XVIIIème siècle, c’était encore une bastide typique appartenant à la famille de Flotte. Mais Pierre-Hilaire Curtil, célèbre architecte-entrepreneur marseillais, qui achète le domaine en 1865, va reconstruire le château dans un style que l’on peut qualifier d’éclectique, proche de celui de Viollet-le-Duc (“Louis XIII mâtiné de romano-byzantin”).

Grâce à l’eau du canal de Marseille, il est alors entouré d’un parc magnifique planté d’arbres rares qui comporte de nombreux bassins et fontaines, ainsi que de prés et de champs pour une superficie totale d’environ 40 hectares.

Il est vendu en 1869 au négociant armateur Victor Régis (également propriétaire avec son frère Louis des deux autres superbes demeures de Saint-Menet : La Reynarde et le Château Régis), qui le transmettra ensuite, en 1883, à son fils naturel l’industriel Joseph-Théodore Mante, beau-frère d’ Edmond Rostand. Après se succéderont Jean-Charles Camous (1889), la famille Pallez qui ajoutera en 1903 une aile au château (salon de musique) (1901), Giry Leboffe en 1919, et le Crédit de France en 1936. En 1941, Marcel Pagnol achète le domaine pour en faire une “Cité du cinéma”, mais il subira malheureusement plusieurs réquisitions, sera squatté pendant de nombreuses années, et, abandonné et ruiné dès les années 1960, sera vendu en 1973 à un promoteur qui y fera construire 249 villas (le “Parc des Sept Collines“). Depuis 1995, il est la propriété de la ville de Marseille, qui en a entrepris la restauration et en a fait une « Maison des Cinématographies de la Méditerranée ». Il est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 13 janvier 1997.

A l’intérieur, l’ancien salon de musique a laissé place aux expos temporaires. Quelques fresques bien endommagées nous rappellent l’histoire du château qui a subi les dommages de la Deuxième Guerre mondiale. Rendu à Pagnol en 1944 après avoir été occupé par les Allemands, le château devait devenir un studio de cinéma. Le rêve de Pagnol n’a jamais vu le jour. Mais le nouveau centre des cinématographies de la Méditerranée rend un bel hommage à ce grand cinéaste-romancier. Le parcours d’expo permanente, très interactif, plonge le visiteur dans le noir. On parcourt l’histoire du cinéma de manière thématique avec quelques extraits choisis.

En 2017 l’exposition « Il Bel mondo di Belmondo » présentée au Château de la Buzine, racontait la formidable histoire de l’icône du cinéma français Jean-Paul Belmondo, disparu depuis en 2021, puisant dans les objets et les photographies personnels de l’acteur. Souvent exposés pour la première fois, ils jalonnaient sa carrière, fixant des visages, des séquences et des images. En parallèle un cycle Belmondo illustrait à la Buzine sa filmographie.

Le petit plus de la Buzine ? Le ciné brunch du dimanche. Après avoir déjeuné (buffet brunch à volonté), on s’installe confortablement dans la vaste salle de 350 places pour s’offrir une séance de cinéma. La programmation fait une belle place aux cinéastes italiens, maghrébins, et les films de Pagnol sont bien entendus largement diffusés. Mais en 2023 une nouvelle équipe va peut-être bousculer les habitudes. En effet, dans le cadre du renouvèlement de la délégation de service public de gestion du Château de la Buzine, la Ville de Marseille n’a pas reconduit l’Association du Château de la Buzine, présidée par Nicolas Pagnol, délégataire depuis 5 ans, lui préfèrant l’association Centre de culture ouvrière (CCO). « Donner accès à toutes les cultures, développer la citoyenneté et promouvoir l’émancipation de toutes les femmes et tous les hommes quel que soit leur milieu social », seraient les missions portées par le Centre de culture ouvrière d’après son site Internet. Mais l’affaire prendra une tournure médiatique et politique un peu folle au point que la municipalité annonçait le 29 juin qu’elle annulait finalement la procédure et proposait la reprise de la gestion en régie directe !

Ouverture du mardi au dimanche de 10h à 18h sans interruption (fermeture hebdomadaire le lundi)

Le Château de ma mère

Tout à la fin du deuxième tome de ses Souvenirs d’enfance, Marcel Pagnol relate la manière dont il devint, un peu par hasard, propriétaire de ce château en 1941, et comment, en en prenant possession, il eut la surprise d’y reconnaître l’une des propriétés qu’il avait tant de fois traversées quand, étant enfant, il se rendait en famille à la Bastide Neuve en suivant clandestinement le canal dont un ancien élève de son père (« Bouzigue ») leur avait donné la clef. C’est auprès de ce château qu’avait eu lieu un incident qui avait particulièrement marqué sa mère lors de l’une de leurs « traversées », et qu’il relate dans un chapitre précédent de ses souvenirs. Ce château était donc, pour Pagnol, « le château de [sa] mère ». En réalité, le château n’a pas « au moins dix étages », comme Pagnol enfant le voyait, ni non plus « trente balcons de pierre sculptée [sur] chaque façade » que Pagnol propriétaire persiste à lui attribuer.

D’autre part le canal de Marseille, que les Pagnol empruntaient après la traversée de l’Huveaune à La Barasse, ne traverse pas le domaine de La Buzine, aujourd’hui « Parc des Sept Collines », ni même ne s’en approche : il oblique vers l’ouest (La Valentine), alors que La Treille est au nord-est. Il ne passe d’ailleurs pas non plus au carrefour des Quatre-Saisons, sur lequel, selon Pagnol, ouvrait la « porte du Père Humilié ». Un doute subsiste donc. Diverses personnes ont tenté de reconstituer l’itinéraire des Pagnol, et il n’est pas avéré que les Pagnol aient effectivement traversé cette propriété. Pour « Le Château de ma mère », film d’Yves Robert, le château de Buzine étant en ruines à l’époque du tournage, le film fut tourné au Château d’Astros à Vidauban (Var).


SOURCES wikipedia Château de la Buzine & La Buzine
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & Archives non créditées
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