Rempart de Louis XIV, 1669-1694

5 Rue des Lices, 13007 Marseille
4716
Rempart de Louis XIV, 1669-1694
Arrondissement : 7ème
La Rue des Lices abrite le seul vestige restant de l’immense rempart construit sur ordre de Louis XIV de 1669 à 1694 afin d’agrandir la ville étouffant alors dans ses murs érigés au XIème siècle…Il s’agit là de la plus importante opération d’urbanisme de Provence à cette époque. La ville allait ainsi passer de 60 à 195 hectares. Le rempart de Louis XIV commencera à être abattu au début du XIXème siècle. Une plaque posée en 1987 à la demande du Comité du Vieux-Marseille rappelle cette histoire.

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Remparts en 1720

Les insurrections et frondes consécutives dans les années 1650 et la révolte populaire de 1658 contre le consulat imposé par le Roi font rentrer Marseille en opposition avec ce dernier. Afin de mater cette rébellion, Louis XIV prendra des dispositions pour y remédier. Ces changements impacteront définitivement sur le paysage urbanistique de la ville avec notamment l’édification de deux forts et l’agrandissement de la ville de 3 fois sa superficie grâce à un nouveau rempart. Le 21 janvier 1660, l’occupation militaire de la ville est effectuée par 6000 soldats par le Gouverneur de la Province, le Duc de Mercœur, sur ordre du Roi. Conscients du rôle majeur que la ville et son port tiennent en Méditerranée pour le Royaume de France, Louis XIV et Mazarin décident d’instaurer une surveillance. La ville est alors désarmée et contrôlée. La porte Réale est détruite et la construction de la forteresse Saint-Jean, vis-à-vis du fort Saint-Nicolas, sur la rive Sud de la ville est entreprise dressée non pas vers le large mais vers la ville afin de la maîtriser. Le 2 mars de la même année, Louis XIV arrive à Marseille, où il séjournera 5 jours.

Il refusait qu’on lui offre les clefs des portes de Marseille et fit une entrée fracassante par une brèche de près de 6 mètres ouverte à coups de canon dans les murs de la porte Réale pour montrer son autorité.

Il ne voulait pas non plus poser ses lèvres sur le livre des privilèges de la ville comme c’était la coutume. Il venait mater la ville rebelle, jalouse de son indépendance et qui était en état d’insurrection depuis pratiquement 13 ans. Il venait mettre un terme à la sédition marseillaise qui durait depuis près d’un siècle et qui maintenait le port méditerranéen hors du Royaume de France. Il réforme alors les institutions municipales et place avant son départ des représentants du commerce à la tête de la ville pour récupérer le pouvoir local. Une fois la réaffirmation de son pouvoir politique, le Roi projette d’établir donc un nouveau plan d’urbanisme pour la ville. Et cela commence par la construction, en 1665, d’un arsenal sur le port afin d’abriter les Galères transférées à Toulon depuis, et de permettre à la France d’obtenir une puissance maritime à la hauteur de sa politique méditerranéenne ambitionnée (elles reviendront à Toulon en 1748).

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Plaque rappelant l’historique du mur

Nicolas Arnoul, homme de confiance de Colbert, est nommé intendant. L’Hôpital des Forçats sera ainsi réhabilité dans le périmètre du nouvel Arsenal des Galères, afin d’abriter près de 20 000 hommes. Un décret royal est alors promulgué en 1666 pour statuer sur le développement d’une « ville nouvelle ». Il s’agit là de la plus importante opération d’urbanisme de Provence à cette époque. La superficie de la ville passera alors de 65 hectares à 195, évitant la surpopulation de la ville intramuros. Elle s’étendra d’abord vers l’Est puis vers le Sud par des rues rectilignes où des hôtels particuliers et des zones résidentielles sont construits. Les bâtiments administratifs s’ordonneront autour du Pavillon de l’Horloge. C’est au pied même de ce rempart, côté Corderie que s’installent les cordiers, chassé du Vieux-Port et du Plan Fourmiguier quand le roi Louis XIV ordonne l’extension de la ville, ainsi que l’installation de l’Arsenal des galères sur cet emplacement…les constructeurs déménagent alors sur la rive sud-est du port et les cordiers s’installent sur la rue appelée du fait “Corderie”.

C’est là qu’il poursuivront de confectionner les cordages indispensables au gréement des navires, et ce tout le long du nouveau rempart. Ils y conforteront leurs maisons sur son flanc et y fileront leur célèbre chanvre, canebe en provençal que vient le nom de Canebière, leur ancien lieu de travail. En 1706 est créée la première école délivrant à Marseille un enseignement totalement gratuit aux enfants des familles défavorisées. Elle est l’œuvre de Jean-Baptiste de La Salle, fondateur de l’Institution des Frères des Écoles chrétiennes. Les cours ne sont plus délivrés « en individuel » mais « par classe » et non plus en latin mais en français. Et où l’école s’installe t-elle ? Au pied du rempart de la Corderie qui forme un côté de l’enclos de leur collège.

Le 26 octobre 2016 on retrouvera lors de travaux de construction, de l’autre côté du rempart, côté corderie, les vestiges d’une carrière antique du 5ème siècle.


SOURCES blog.kamisphere.fr & francebleu.fr & Wikipédia & Agam
PHOTOS Mappy.fr & Archives & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
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