L’histoire de la Belle Jardinière (spécialisée dans la confection vestimentaire pour hommes, dames et enfants, et visant en particulier les ecclésiastiques et les premiers communiants) remonte à l’origine à un mercier de La Cité à Paris, Pierre Parissot, qui a établit quai aux Fleurs en 1824, un commerce de vêtements confectionnés, vendus à prix fixe. L’invention, par Barthélemy Thimonnier, de la machine à coudre permet à Parissot de développer considérablement ses affaires. Le magasin s’agrandit peu à peu et occupe un vaste quadrilatère situé entre la rue de la Cité, la rue du Haut-Moulin et la rue des Marmousets. En 1856, le capital atteint déjà 3 millions de francs. En 1864, l’enseigne est expropriée de son premier magasin de la Cité, qui est détruit trois ans plus tard pour construire l’Hôtel-Dieu. Un nouveau magasin est alors construit quai de la Mégisserie par l’architecte Henri Blondel, entre le 29 mai 1866 et décembre 1867. Partiellement inauguré en avril 1867, le bâtiment est agrandi en 1878.
En 1869, Adolphe, neveu de Parissot, entre dans le capital. Mare Marguerite Lescot, petite-fille d’Adolphe, épousera Albert Bouclier qui en deviendra le PDG. Il est de 196 millions de francs en 1930, date de la transformation de l’entreprise en société anonyme. La maison ne modifie jamais son objet primitif, étant le seul grand magasin parisien à n’avoir conservé qu’une activité bien déterminée.
L’enseigne regroupe 190 points de vente en 1840 et 322 en 1860. Des établissements scolaires y font faire leurs uniformes, comme le Collège Stanislas de Paris. Pendant la Première Guerre mondiale, ils vendent des vêtements militaires aux officiers français et alliés.
La Belle Jardinière cesse son activité en 1972, après que M. Bricard, président-directeur général, l’eut cédée aux frères Willot (groupe Agache-Willot) qui ont, dans ce rachat, un objectif de plus-value immobilière. Créée en 1980 par Robert Lascar, l’enseigne Eurodif s’installe dans les locaux de La Belle Jardinière. L’enseigne dispose de 80 concept stores en France, essentiellement implantés en centre-ville, cette marque est à l’origine de la création du groupe Omnium qui compte dans ses enseignes Burton, Bouchara ou encore Devred. Durant l’été 2017, le nom Eurodif disparaît au profit de Bouchara qui devient une marque-enseigne homestyle, implantée dans les 80 points de vente de centre-ville du groupe Omnium. L’entreprise familiale Bouchara ouvra sa première boutique à Marseille en 1899. Des tissus pour l’habillement sur rouleaux vendus au mètre directement aux clientes. La marque avait développé son propre réseau dans différentes villes, avec de nouvelles méthodes de distribution, dans les années 1920 ; le fer de lance sera l’ouverture juste avant la seconde guerre mondiale du magasin du boulevard Hausmann.
Bouchara a été dans les années 40 et 50 le premier acteur du tissu en France, symbole du « Bonheur des Dames ». À partir de 2009 la marque est achetée par Adeline de Monpezat qui la relance en développant des licences de marques, en continuant à vendre les produits Bouchara à travers le réseau Eurodif de 60 magasins en France. Bouchara change son modèle économique et ouvre son site internet institutionnel et se décline très vite en site internet marchand. En 2022 le magasin Bouchara de la rue St Fé s’est refait une beauté.