Fresque de la Maison du Cheval, Saint-Eloi et Antoine Rouffio

Place Saint Christophe, 13011 Marseille
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Sur la jolie place Saint Christophe, aux Accates, au pied de l’Eglise de 1736, se trouve sur une façade une belle fresque signée S.Leeroy rappelant deux souvenirs de ce quartier des Accates…un hommage à une figure locale Antoine Rouffio dont le nom apparait sur l’œuvre et aux chevaux que l’on venait bénir ici jusqu’en 1920 à la Saint Eloi avant que Les Accates devienne le premier et seul quartier du diocèse à avoir organisé une bénédiction officielle des automobiles !

Antoine Rouffio était un propriétaire terrien aux Accates de la campagne dénommée “Le Ménage”, sur laquelle il y avait 2 sources. Jusqu’en 1955, les habitants du quartier venaient chercher leur eau potable, après elle s’est avérée trop chargée en calcaire. Durant la guerre, il a rejoint la résistance en Savoie et Haute Savoie après s’être enfuit en sautant d’un train où il avait été embarqué de force avec les jeunesses hitlériennes. Très impliqué dans le monde agricole, il a été élu Président du syndicat des agriculteurs producteurs et utilisateurs du marché de Marseille, Président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles des Bouches-du-Rhône et Président de la Fédération Régionale des syndicats d’exploitants agricoles. Il a crée le journal agricole “Le Maraîcher” et a été secrétaire général du CIQ des Accates.

Une rue proche porte son nom depuis 2020.

Quant à cette maison du cheval elle s’explique par le fait que jusqu’aux années 1920, la Saint-Eloi rassemblait ici les chevaux et les mulets du village qui venait s’y faire bénir avant que signe des temps Les Accates devienne le premier et seul quartier du diocèse à avoir organisé une bénédiction officielle des automobiles. Un des derniers à avoir pratiqué la bénédiction des chevaux était Mgr. Champavier, évêque de Marseille. Mais quel est le rapport entre Saint-Eloi et les chevaux ? L’explication ci dessous précédant sa longue biographie. De nombreuses légendes ont couru en Allemagne, en Belgique et dans le Nord de la France sur l’évêque-orfèvre Eloi. L’une d’elles, d’origine allemande, voudrait expliquer pourquoi Éloi fut le patron de tant de corporations. Au dire de cette légende, Éloi, simple maréchal-ferrant, s’était installé à son compte et avait accroché à sa porte une enseigne ainsi conçue : « Éloi. Maître sur maître. Maître sur tous ». Considérant que ce « Maître sur tous » était un défi à la puissance céleste, Jésus-Christ résolut de donner à Éloi une bonne leçon d’humilité.

Le Christ s’habilla donc comme un simple et pauvre forgeron et vient demander de l’embauche à l’atelier d’Éloi. Que sais-tu faire ? demande celui-ci. Je sais forger et ferrer aussi bien que qui que ce soit au monde. Que dis-tu de ce fer que je viens de forger ? Pas mal, mais on peut faire mieux.

Statue de Saint Eloi, Rue François Davso à Marseille

Là-dessus, et sans attendre, Jésus forge un fer bien mieux fini, bien plus élégant que celui d’Éloi. Mais il ne s’arrête pas là. Ayant vu à la porte de la forge un cheval en attente d’être ferré, Jésus lui coupe la jambe, la met sur l’enclume, pose le fer, puis rattache la jambe au cheval qui paraît ne s’être aperçu de rien. Colère d’Éloi qui, pour relever ce défi, coupe une autre jambe du cheval et s’apprête à y poser un fer. Mais le cheval, cette fois, saigne, hennit de douleur, s’abat, et mourrait bientôt si Jésus n’arrêtait miraculeusement l’hémorragie avant de remettre la jambe en place. Du coup, Éloi capitule. Il prend son marteau et brise son enseigne en disant : Qui que tu sois, c’est toi le maître et c’est moi le compagnon. Alors le Christ : Heureux celui qui s’humilie. Éloi comprend enfin à qui il a affaire et se prosterne. Je te pardonne, dit le Christ, car je te crois guéri. Reste « Maître sur maître » ; mais souviens-toi que je suis seul « Maître sur tous ». Il monte en croupe derrière le cavalier propriétaire du cheval dont deux jambes avaient été coupées.

Et ils s’en vont. Éloi, qui n’est décidément pas au bout de ses surprises, comprend alors que ce cavalier était saint Georges. Cette légende tente d’expliquer pourquoi Éloi apparaît sur de très anciennes gravures, tenant une jambe de cheval à la main. Mais elle ne peut être que postérieure au xie siècle, époque où l’usage de ferrer les chevaux apparut en Occident.

Éloi est né à Chaptelat près de Limoges vers 588. Le fait que Chaptelat se trouve dans une zone aurifère du Limousin et que saint Éloi fut orfèvre et monétaire a conduit certains historiens à envisager que la famille d’Éloi pouvait avoir des intérêts dans les exploitations aurifères du Limousin, sans qu’aucune preuve ne puisse en être apportée. Il fut placé par son père, en apprentissage à Limoges auprès d’Abbon, orfèvre réputé, qui fabriquait de la monnaie. Selon saint Ouen, au cours de son apprentissage, il « assistait fréquemment aux offices de l’église, où il écoutait avec une grande avidité tout ce qu’on disait des divines écritures. » « Cependant, peu d’années après, des circonstances que Dieu, dans sa providence, avait sans doute amenées, le déterminèrent à quitter sa patrie et sa famille pour se rendre seul en France ». C’est-à-dire au Nord de la Loire, et plus précisément à Paris. Éloi entra au service de l’orfèvre Bobbon, qui reçut une commande du roi Clotaire II pour la fabrication d’un trône d’or orné de pierres précieuses. Clotaire II donna à Bobbon la quantité d’or nécessaire à la fabrication du siège, qui fut transmise à Éloi. Celui-ci fabriqua deux trônes en évitant la fraude sur la quantité d’or en ne prenant pas « prétexte des morsures de la lime, ou celui de la trop grande ardeur du feu ». Ce qui fit que jusqu’à la révolution de 1789, on chanta un hymne dans l’église de Noyon, qui fut son évêché : Le divin ouvrier aurait multiplié l’or tandis qu’Éloi fabriquait le trône.

L’honnêteté d’Éloi paya, Clotaire II le garda dans son entourage. La confiance que porta le roi envers lui s’accrut lorsque Clotaire II voulut qu’Éloi prête serment, par la pose de ses mains, sur de saintes reliques. Éloi, redoutant Dieu, refusa. Devant l’insistance du roi, Éloi pleura pour son offense envers Clotaire II, et redouta sept fois plus de porter la main sur de saintes reliques. Ordination de saint Éloi à l’évêché de Noyon. xve siècle. L’orfèvre Éloi devint contrôleur des mines et métaux, maître des monnaies, puis grand argentier du royaume de Clotaire II, puis trésorier de Dagobert Ier avant d’être élu évêque de Noyon en 641. Il fonda des monastères à Solignac (631 ou 632) et à Paris (631). Après son élection comme évêque de Noyon, saint Éloi a passé vingt ans à convertir la population druidique des Flandres et des Pays-Bas au christianisme. Investi de toute la confiance de Dagobert Ier, il remplit les missions les plus importantes et réussit notamment à amener Judicaël, duc des Bretons, à faire sa soumission en 636.

Il aurait accomplit des miracles, tels que le sauvetage de l’incendie de l’église Saint-Martial dans l’île de la Cité à Paris et la guérison d’un paralytique dans l’abbaye de Saint-Denis. En 657, il accueillit sainte Godeberthe (vers 640-vers 700) comme moniale à Noyon. Éloi porta l’art de l’orfèvrerie à un degré de perfection extraordinaire pour son temps : les plus remarquables de ses ouvrages étaient les bas-reliefs du tombeau de saint Germain, évêque de Paris ; un grand nombre de châsses destinées à renfermer des saintes reliques ; les deux sièges d’or enrichis de pierreries, qu’il exécuta pour Clotaire II ; on pouvait voir encore plusieurs de ces ouvrages en 1789. Il contribua aussi pour une grande part à l’érection de plusieurs monuments religieux. Éloi avait un disciple; saint Tillon (Thillon) vulgairement Til ou Théau, fils de l’un des chefs saxons écrasés par Clotaire

II et vendu comme esclave, qu’il avait racheté de l’esclavage et formé à la vie chrétienne et qui fut abbé de Solignac avant de se retirer comme ermite à Brageac. Saint Éloi est généralement considéré comme le saint patron des ouvriers qui se servent d’un marteau, et plus précisément des orfèvres, joailliers, graveurs, forgerons, mécaniciens, chaudronniers, cheminots (en Belgique), horlogers, mineurs, taillandiers, batteurs d’or, doreurs, tisseurs d’or, monnayeurs, serruriers, cloutiers, fourbisseurs, armuriers, balanciers, épingliers, aiguilliers, tireurs de fils de fer, ferblantiers, fondeurs, lampistes, loueurs de voiture, voituriers, cochers, vétérinaires, selliers, bourreliers, maréchaux-ferrants, charrons, carrossiers, charretiers, éperonniers, maquignons, fermiers, laboureurs, valets de ferme, pannetiers, vanniers, bouteillers, mais également du matériel et des militaires logisticiens.


SOURCES marseille1112.fr & Wikipedia.fr & provence7.com
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-marseille.com & Urban Wikipedia
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