Les Anciennes Carrières du Frioul, 1822-1878

Chemin de Saint-Estève, 13007 Marseille
1457
Les Anciennes Carrières du Frioul, 1822-1878
Arrondissement : 7ème
Les carrières du Frioul ont été exploitées de manières discontinues de 1822 à 1878 par les Ponts et chaussées. Ce qui a nourri l’intérêt de deux administrations : l’Armée et la Santé. Vu le grand terrain plat dégagé grâce au creusement du massif, la Santé a pu entre autres construire un lazaret entre 1823 et 1828, avec l’Hôpital Caroline. L’Armée s’est quant à elle intéressée à l’apparition d’une falaise (due au creusement de la carrière), qui a rendu les forts, comme celui de Ratonneau, situés au sommet de la colline inaccessibles. Les conditions de vie dans les carrières sont alors extrêmement pénibles pour les centaines d’ouvriers payés entre 2,5 et 3,5 francs pour 14 heures par jour alors qu’un menuiser gagnait entre 4 et 5 francs.

Dès le XVIIe siècle, Le port naturel de l’île de Pomègues est utilisé comme lieu de quarantaine de Marseille pour les navires en provenance de l’Orient. La grande peste de 1722 démontre les limites de cette protection et l’accroissement du commerce génère des projets d’amélioration. Il faut attendre l’épidémie de fièvre jaune de 1820 à Barcelone pour raviver la peur des Marseillais, conduire à la réalisation d’un grand port de quarantaine par la construction de la Digue Berry joignant les îles de Ratonneau et de Pomègues et des lazarets de Caroline et du Frioul.

Les Carrières

La construction de ces ouvrages sanitaires sur des îles dépendantes de l’armée heurte les sensibilités des autorités militaires. Cette perte d’autorité est accentuée par l’ouverture de ces carrières en 1822 sur les îles lors de l’agrandissement des ports de Marseille. La Digue du large de 7 km achevée en 1925 et les bassins du Port de la Joliette sont alors construits à partir des pierres des nouvelles carrières ouvertes sur l’archipel tout comme le Palais de la Bourse et son nouveau quartier ainsi que la rue Impériale, aujourd’hui rue de la République ou encore la Porte d’Aix.

Aujourd’hui pour limiter le piétinement de la végétation et préserver la tranquillité des zones de nidification des oiseaux, un réseau de cheminements balisés sur les secteurs les moins sensibles a été mis en place.

Les carrières de nos jours

Ainsi, depuis 2002, l’association Alpes de Lumière, spécialisée dans le travail de la pierre sèche et la restauration du patrimoine bâti, réalise ces aménagements avec des stagiaires, des bénévoles et des habitants de l’île. Pour préserver le caractère minéral du site et assurer une parfaite intégration paysagère, les sentiers sont réalisés avec des pierres triées et récoltées dans les anciennes carrières du Frioul. L’utilisation unique de pierre accompagnée parfois de l’emploi de chaux permet de conserver le caractère naturel du site.

Des pans de la carrière menacent aujourd’hui de s’effondrer empêchant l’utilisation des terrains de tennis et de sport construit par le Centre Léo Lagrange en contrebas. L’accès est strictement interdit. Un projet de complexe hôtelier 3 étoiles de 50 chambres avec un spa, « Le Comte de Monte Christo » a un moment été envisagé dans le Pavillon Hoche au pied des carrières mais finalement abandonné.


SOURCES Extrait de : « La Méditerranée autour de ses îles » & Wikipédia & ilesdemarseille.fr & calanques-parcnational.fr
PHOTOS Archives & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
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