Un hôtel de luxe et une brasserie devait voir le jour dès 2015, les travaux n’auront finalement commencé qu’en mai 2016 pour une livraison initialement prévue mi 2017…mais ce n’est que le 17 octobre 2019 que sera officiellement ouvert l’Hôtel Mercure Marseille Canebière Vieux-Port ! La raison ? des murs porteurs non prévus par les architectes, des cheminées inattendues, la découverte d’une structure Eiffel et une bataille administrative faite de recours. Un spa en sous-sol ou un rooftop au sommet ont été imaginé un temps, mais la copie a été revue plusieurs fois. Le permis a été déposé dès décembre 2013, alors que le projet était déjà évoqué en 2009 ! Parmi cinq candidatures le dossier avait été confié à Agir Promotion et au Cabinet Tangram. C’était un hôtel Indigo 4 étoiles du groupe Intercontinental de 83 chambres qui devait prendre place sur cet espace, mais fin 2015 on apprenait que c’est AccorHotels qui installera finalement sa marque Mercure avec un établissement 4 étoiles.
L’établissement a été acquis par le groupe de BTP et d’immobilier catalan Fondeville, pour 2,6 millions d’euros. La mairie de Marseille était propriétaire depuis 1998 de l’îlot des Feuillants. Fondeville prévoyait d’investir 14 millions d’euros dans la construction de cet hôtel de 90 chambres, ce sera au final 17 millions qui sera injecté !
L’établissement est opéré en contrat de franchise sous la marque Mercure. Le site comprend également une salle de séminaires et une brasserie Le Capucin. Les 90 chambres de l’hôtel sont reparties à l’intérieur des murs porteurs, sur les 5 étages que compte l’ilot. Elles sont toutes équipées de coffre-fort, mini-bar et télévision. On y trouve 3 suites et une seule et unique terrasse pour la n°605 et ses 17 m² de surface totale. Toutes les chambres reprennent les mêmes lignes esthétiques : moquettes et tapisseries grises, murs noirs et blancs, mobilier bois, marbre et cannage. Le Figaro qui a noté l’établissement 7/10 décrivait ainsi la décoration de l’établissement : « Aux tons sombres des chambres, répondent un lobby et des espaces bar et restaurant agréablement colorés. Les banquettes et certains éléments du mobilier en bois ont été réalisés sur mesure par un artisan local. Dans les chambres, les penderies en cannage, ou l’esprit tomette conféré au design géométrique des tapisseries rappellent certains incontournables de la Provence. Les assises acidulées du lobby et du restaurant illuminent l’aménagement sobre et clair des espaces communs.
Les chaises, les tables rondes en marbres, les têtes de lit ont été choisies chez les enseignes marseillaises GOOD ou EDWARD. Derrière les baies vitrées et sur les étagères, quelques coussins, paniers et jolis objets proviennent d’une boutique de décoration de la rue d’Aubagne, toute proche« .
Quant à La Brasserie Le Capucin et sa façade olive donnant sur La Canebière populaire (parfois en décalage) elle propose une cuisine du Sud « conviviale et colorée » signée du chef Sylvain Touati, marseillais de naissance aux influences plurielles, d’origines oranaises et arlésiennes. De ses débuts de commis dans des établissements parisiens, Sylvain y a appris les bases de son métier sous le regard de chefs étoilés comme Alain Dutournier ou encore Gérard Besson. Il poursuivra son chemin de cuisinier de restaurant dans la région dijonnaise pour s’accomplir au côté de William Frachot, chef doublement étoilé.
Ce n’est qu’en 2017 qu’il revient dans sa ville natale où il rejoindra l’équipe de Lionel Levy à Marseille pour diriger la brigade de la brasserie l’Intercontinental. Soif de nouvelles expériences il s’est lancé en tant que Chef dans la brasserie restaurant Le Capucin.
L’animation des rues qui bordent l’ilot était l’un des enjeux principaux du projet. En effet, elle est renforcée par la création d’une nouvelle entrée rue des Feuillants et la création d’une terrasse et un nouvel réaménagement urbain en 2020. Un collectif citoyen avait cependant proposé un contre projet pour cet îlot : « Le projet de l’îlot des Feuillants répond concrètement au déficit de logements pour les populations les plus démunies. La construction de « logements sociaux relais » y est prévue pour les situations d’urgences, de plus en plus fréquentes. Car l’offre actuelle est non seulement dramatiquement insuffisante mais, qui plus est, inadaptée à la demande d’une population de plus en plus précaire. Et ce « laboratoire de la ville en mouvement » a encore d’autres ambitions. Il entend mettre en œuvre un processus de construction partagé avec les habitants du quartier (et tous les usagers potentiels de cet équipement). Simultanément, le lieu a vocation à devenir un espace ressources sur les questions d’urbanisme. Et, bien sûr, un espace où sont mis en débat les projets de transformation (PLU, SCOT…) portés par les différentes collectivités du territoire ».
