Château Cantini 1860, Lycée Marseilleveyre 1946

83 Traverse Parangon, 13008 Marseille
3599
Cette bastide de 1860, construite par Emile Roux, appartenu au marbrier Jules Cantini. Après avoir été la campagne Jacques Meistre sur près de 28 hectares, le château a été racheté par la ville qui y construit en 1946 le lycée Marseilleveyre, imaginé sur un concept très innovant à l’époque. L’artiste peintre marseillais Robert Caulet, le sculpteur Philippe Thill, le chanteur Antoine, le présentateur marseillais Jean-Pierre Foucault ou encore la femme politique marseillaise Mélanie Vogel ont été des élèves de l’établissement.

chateau-cantini-marseille-2La Cité Scolaire s’étale dans un site unique dominant la corniche de Marseille, au cœur d’une pinède de 13 ha qui comprend un lycée et un collège, un internat au centre de laquelle trône le château Cantini où se trouve aujourd’hui l’administration. Un professeur d’anglais du Lycée Thiers, P.H Pol-Simon, passionné de pédagogie, mit sur pied pendant l’occupation allemande, avec quelques autres professeurs, une nouvelle méthode d’éducation et d’enseignement fondée sur une formation à la fois intellectuelle, physique, artistique et morale. Elle fut mise en application, dès 1945 avec une unique classe « l’école d’en-bas ».

A son instigation, un lycée pilote fut édifié ici à partir de 1948, dans le parc abandonné de la campagne Cantini acheté par l’Etat.

C’est dans l’élan et l’enthousiasme de la libération, du plan Langevin-Wallon et de la création des « classe nouvelles » dont l’objectif était de donner à tous les enfants, quelle que soit leur origine sociale, la possibilité de développer leurs aptitudes et d’épanouir leur personnalité, que fut fondé donc fondé le lycée Marseilleveyre, une structure pilote et innovante pour l’époque dirigé à son ouverture par une femme Madame Battistini. Cet esprit pionnier de Marseilleveyre, qui constitue la personnalité de l’établissement, est largement entretenu par les nombreux parents et professeurs qui furent eux-mêmes élèves au lycée et toujours célébré par la très vivante Amicale des anciens Elèves de Marseilleveyre dont l’annuaire regroupe quelque 1300 adresses. Des traditions se perpétuent encore comme le cabaret de fin d’année qui prends la forme d’un spectacle de chansonnier, où l’on peu parodier les professeurs, l’administration et fêter ceux qui partent à la retraite.

C’est dans ce contexte historique et cet environnement particulier qu’il faut inscrire la démarche du projet, sans pour autant céder à la nostalgie d’un passé qui ne peu plus être reproductible en l’état eu égard aux profondes mutations socioculturelles des différents publics, de la « massification » de l’école et de la très grande hétérogénéité des classes.

Le lycée Marseilleveyre possède une forte tradition d’échanges, de voyages culturels. Depuis une dizaine d’année son image internationale et européenne s’est renforcée, grâce à l’existence de sections internationales espagnoles et italiennes, d’autres langues sont aussi enseignées, le Russe depuis la fondation du Lycée, l’Allemand et le Chinois qui connaît actuellement un vif succès. L’établissement possède aussi de nombreuses options : histoire des arts, cinéma, sciences de l’ingénieur et des sections sportives de haut niveau. Il accueille aussi les élèves de l’école de danse de Marseille. Né à Marseille le 2 février 1826 décédé à Marseille le 12 décembre 1916, l’ex maître des lieux, Jules Cantini, était un sculpteur, marbrier et mécène. Son père, Gaétan Cantini, était un maçon d’origine italienne qui réalisa la démolition de l’aqueduc de la porte d’Aix en 1823 afin de construire l’arc de triomphe.

chateau-cantini-marseille-3Avec sa femme, Thérèse Farci, ils s’installèrent rue Longue des capucins et eurent de nombreux enfants dont Jules qui fut le cadet. Orphelin dès l’âge de 5 ans, Jules Cantini entre en 1837 à l’école de dessin. Le 30 septembre 1856 il épouse Rose Lemasle. Il débute dans l’atelier de sculpture décorative que Pierre, son frère aîné, a créé rue des Beaux Arts. Il exploite des carrières de marbre rouge à Vitrolles puis achète des carrières de marbre en Italie à Carrare et en Algérie. Après le décès de son frère en 1851, Jules Cantini fait prospérer l’entreprise qu’il installe avenue du Prado. Il possède une scierie de marbre aux quartiers du Rouet et de Bonneveine. Grâce aux indications de Monseigneur Robert, évêque de Marseille, il découvre et exploite des carrières de marbre de couleur ivoire.

Portail d’entrée

Il réalise lui-même de nombreuses statuettes et des œuvres de plus grande taille en collaboration avec d’autres artistes. Il reçoit des commandes publiques et privées. Il décore les hôtels particuliers de Cyprien Fabre, Victor Régis ou Jules Charles-Roux à Sausset. Il participe aux travaux de Notre Dame de la Garde et de la nouvelle Cathédrale de la Major. En 1886 il offre une statue de Saint Pierre de sa main pour une chapelle latérale de la basilique Notre-Dame de la Garde. Il applique la polychromie, très appréciée à l’époque, aux statues, aux autels d’église ou aux cheminées qui doivent être nombreuses si on en juge par le grand nombre de dessins qu’il a effectués. Lors de l’exposition de Paris en 1900, l’État acquiert une statue réalisée en collaboration avec Barrias. Sa fortune faite, il devient un grand mécène. Il fait un don de 100 000 francs à la Caisse d’Epargne pour la création des livrets. C’est un bienfaiteur de l’École des Beaux Arts où sont créés plusieurs prix portant son nom pour récompenser de jeunes sculpteurs. En 1911, il offre à la ville de Marseille la fontaine de la place Castellane que son ami André-Joseph Allar a réalisée d’après ses dessins. Lors de son inauguration le 12 novembre 1911, le maire Bernard Cadenat compare Cantini à Crinas, ce « médecin qui avait légué sa fortune pour la remise en état des fortifications et des remparts de la cité ». On doit à ses ateliers une réplique de la statue de David de Michel Ange placée en 1949 au Rond Point de la plage du Prado, ainsi qu’une réplique d’une statue du sculpteur Pierre Puget.

Il décède le 12 décembre 1916. Il lègue à la ville et aux hôpitaux de Marseille une trentaine d’immeubles dont l’hôtel de la rue Grignan acheté à la Compagnie du Cap Nègre. Le maire Eugène Pierre assistait à ses obsèques ainsi que de nombreuses personnalités. Par décret du 17 juillet 1908 il avait été nommé officier de la Légion d’honneur. Une clinique, ainsi qu’une avenue de Marseille partant de la place Castellane en direction de l’ancienne gare du Prado et qui longe le parc du XXVIe centenaire, portent son nom.


SOURCES anciens-eleves-marseilleveyre.fr & Titidegun.fr & Wikipédia & ecoles-unesco.fr
PHOTOS anciens-eleves-marseilleveyre.fr & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & archives
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