Chapelle de Saint-Jean-du-Désert

65 Chemin de la Parette, 13011 Marseille
2404
Chapelle de Saint-Jean-du-Désert
Arrondissement : 11ème
Au milieu de quartiers neufs traversés par de grandes artères et par la ligne du tram reliant Noailles aux Caillols, sur un petit promontoire, on découvre un hameau et une chapelle sous le vocable de Saint-Jean-du-Désert.

chapelle-de-saint-jean-du-desert-marseilleLe site était déjà habité au temps des Grecs qui y cultivaient la vigne. Puis, s’y développa une exploitation de l’argile et, à la fin du XIIe siècle, le quartier fut nommé Domaine Sarturan. Au début du XVIIe siècle, fermes et bastides s’y côtoyaient. L’eau était abondante. Mais les habitants n’avaient pas d’église. Il fallait aller à Saint-Barnabé, à Saint-Loup ou à la chapelle Saint-Pierre-aux-Liens, nouvellement construite (aujourd’hui disparue). En 1638, Benoît Monier fit don de sa pinède pour permettre l’édification d’une chapelle en l’honneur de « saint Jean-Baptiste dans le désert ». Elle fut consacrée le 24 juin 1668, jour de la fête de la naissance du saint. Un clocher lui fut ajouté en 1708, puis des chapelles latérales en 1736. La chapelle servit au culte jusqu’à la Révolution. Après le Concordat (1801), elle fut annexée à la paroisse Saint-Pierre. Dans la nef, une niche abrite la statue de saint Jean-Baptiste, bénie le 11 octobre 1833 par Mgr Fortuné de Mazenod . Au-dessus du maître-autel, un grand tableau anonyme représentant saint Jean-Baptiste est daté du XVIIIe siècle. Sur les panneaux de la chaire sont sculptés des objets eucharistiques : patène, calice, ostensoir. A droite de l’entrée se dresse un grand Christ en bois, souvenir de la mission de 1736. Une petite chapelle, dédiée à saint Sébastien, abrite une statue de la sainte Vierge bénie en 1833, avec quelques ex-voto qui témoignent des grâces obtenues par l’intercession de saint Jean-Baptiste.

Sur l’un d’eux, on peut voir un homme malade alité, une femme en prière à genoux avec les mains jointes et dans le coin gauche, en haut, Jean-Baptiste accueillant la prière. Au milieu de la chapelle, un caveau a été creusé en 1673 pour recevoir les corps des bienfaiteurs.

Un illustre résident 
chapelle-de-saint-jean-du-desert-marseille-3L’échevin Jean-Pierre de Moustiès, qui possédait une maison de campagne dans le quartier de Saint-Jean-du-Désert, s’illustra lors de la peste de 1720. Il remplit ses fonctions avec courage, se chargeant de l’organisation des hôpitaux. A la fin de la peste, après la consécration de la ville au Sacré Cœur par Mgr de Belsunce, il prononça solennellement la promesse d’aller chaque année entendre la messe le jour de la fête du Sacré-Cœur au monastère de la Visitation et de faire l’offrande d’un cierge. Cette cérémonie dite de la messe du Vœu se poursuit maintenant à la basilique du Sacré-Cœur. Une plaque, sur la façade de la chapelle, mentionne : « Jean-Pierre de Moustiès (1674-1751), Echevin en 1719 (conseiller municipal), bienfaiteur de la chapelle. » Une autre plaque recouvre le caveau des bienfaiteurs. On peut y lire : « Dans le caveau de cette chapelle a été inhumé le corps de M. le chevalier Jean-Pierre de Moustiès qui, de concert avec Mgr de Belsunce et ses collègues, les échevins Estelle, Dieudé et Audimar, se dévoua pour ses concitoyens lors de la peste qui, en 1720, désola tout le territoire. »

Haut lieu de la céramique
Dans ce même quartier, le banquier Joseph Fabre (1634-1717), possédait un domaine où il installe une faïencerie. En 1675, il en confie la gestion à Joseph Clérissy, frère de Pierre, fondateur de la fabrique de Moustiers-Sainte-Marie. Joseph Clérissy devint ainsi le premier fabricant de faïence à Marseille. Plus tard, deux autres faïenceries s’établirent à proximité faisant de Saint-Jean-du-Désert un haut lieu de la céramique jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Dans ce quartier, de nombreux Marseillais aisés avaient leur propriété. Parmi eux, l’écrivain Lantier et le poète Gaston de Flotte. De grands hommes y séjournèrent chez des amis : Pierre Puget, Frédéric Mistral et même Lamartine en 1832. Enfin, mention est faite du passage des Bonaparte.

A l’époque, prairies, jardins potagers, parterres de fleurs et arbres séculaires donnaient tout leur charme à ces lieux.


SOURCES Marseille.catholique.fr par Bernard Lorenzato
PHOTOS Marseille.catholique.fr
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