Jean Ballard né le 13 novembre 1893 était un poète, écrivain et éditeur français. Jusqu’en 1947, cet autodidacte qui n’avait pas poussé ses études au-delà de son Baccalauréat au Lycée Thiers, gagnait sa vie en tant que peseur-juré sur le Cours Julien à Marseille, une corporation qui avait pour but de peser et mesurer les marchandises qui circulaient par le Port de Marseille. À l’automne 1913 un petit groupe de lycéens et anciens du Lycée Thiers de Marseille, animé par le jeune Marcel Pagnol, fonde une revue littéraire intitulée Fortunio (et non « Fantasio » comme on le trouve écrit souvent). Le premier numéro sort le 10 février 1914. Quelques mois plus tard le déclenchement de la Première Guerre mondiale interrompt la publication. En 1920, Marcel Pagnol relance la revue, avec le concours, notamment de Jean Ballard qui démarche des entreprises marseillaises pour trouver des publicités assurant le difficile équilibre financier de la revue. Pagnol parti à Paris en 1922, c’est Jean Ballard qui assure désormais la direction de la revue jusqu’en 1966 et qui sous son impulsion assuma de nouveaux défis, changea de nom et puis surtout d’ambition. Pendant plusieurs décennies, été comme hiver à partir de quatre heures du matin, Jean Ballard passait les premières heures de ses journées parmi les arrivages des marchands de Marseille. Après quoi, il regagnait le quatrième étage du numéro dix du Cours qui porte son nom depuis le milieu des années soixante-dix : il avait transféré en 1923 son bureau dans un grenier des anciens entrepôts de la douane.
Ses journées étaient consacrées aux Cahiers du Sud pour lesquels il devait rédiger quotidiennement un abondant courrier et dont il fallait assurer la vie matérielle. Son épouse Marcou dactylographiait ses lettres, corrigeait les épreuves et expédiait les numéros de la revue aux abonnés. Entre 1926 et 1929, l’influence d’André Gaillard est déterminante dans l’ouverture au surréalisme de la revue qui publie des textes de Paul Éluard, Robert Desnos, Henri Michaux, Antonin Artaud, Jules Supervielle. Le contact est noué également avec Joël Bousquet et le groupe de Carcassonne. La revue publie des textes poétiques de jeunes auteurs, dont certains deviendront célèbres, elle consacre des numéros spéciaux au romantisme allemand ou au théâtre élisabéthain, mais elle se veut aussi un lien entre les deux rives de la Méditerranée avec le numéro sur l’Islam et l’Occident, et les collaborations régulières de Louis Brauquier et de Gabriel Audisio, ce dernier contribuant à la diffusion en Afrique du Nord.
Les Cahiers du Sud furent longtemps mensuels, leur publication ne fut presque jamais interrompue, excepté pendant les débuts de la seconde guerre mondiale : après sa démobilisation et dés janvier 1940, en dépit de la pénurie de papier et des contraintes de la censure vichyssoise, Jean Ballard fit reparaître sa revue. Cette dernière avait connu son premier vrai développement à la fin des années 20.
Jean Ballard mourut le 18 juin 1973 dans son domicile du 9 de la rue du Bailli de Suffren. Il avait préféré arrêter le cours de sa revue en 1966, quelques mois après que fut célébré le cinquantenaire des Cahiers du Sud. En Janvier 2014 Jean-Baptiste Jaussaud, entrepreneur marseillais dépose le nom de marque « Les Cahiers du Sud » puis en mars 2015 un nouveau logo. Il se présente comme engagé pour sa ville, le savon de Marseille (il est le président de La Grande Savonnerie) et la défense de la Liberté. Ancien élève de l’ENA, où il a étudié la gestion des risques, il est également diplômé en Droit, en Economie et en Communication d’Aix-Marseille Université.
Sur son blog il se présente comme « le repreneur de la revue Les Cahiers du Sud fondée par Marcel Pagnol et Jean Ballard ».