Prison des Femmes des Présentines, 1823, Raymonde Tillon

Place Jules Guesde, 13001 Marseille
3744
Prison des Femmes des Présentines, 1823, Raymonde Tillon
Arrondissement : 1er

La prison des femmes des Présentines, du nom d’un ancien couvent, fut construite de 1820 à 1823 par l’architecte Michel-Robert Penchaud avec une capacité d’accueil réduite à l’incarcération de 76 détenues. l’emplacement de l’actuel Hôtel de Région, dans le quartier de la Porte d’Aix. C’est ici que fut emprisonnée Madame Massot une des empoisonneuses de Marseille en 1868. Pendant la seconde guerre mondiale de nombreuses résistantes y sont incarcérées, parmi lesquelles Raymonde Nédelec, future Raymonde Tillon, la marseillaise Adrienne Ranc-Sakakini et l’aubagnaise Mireille Lauze.

La prison en haut à gauche

L’établissement est très dégradé et les conditions de détention sont particulièrement difficiles. Les cellules, envahies par les parasites, n’ont ni lavabo, ni WC, ni eau courante. Les détenues doivent vider leur tinette (toilettes) tous les matins. En 1930, Marseille comptait trois établissements pénitentiaires en centre-ville : l’ancien couvent des Présentines, les prisons Chave et celle de Saint-Pierre. Il fut alors décidé de regrouper ces trois pénitenciers en un seul. En mars 1943 les détenues sont transférées dans le quartier femmes de la nouvelle prison des Baumettes érigée en 1939. Une plaque en leur mémoire est apposée sous les arcades de l’Hôtel de Région, rue Sainte-Barbe :

« Que nul n’oublie Ici s’élevait l’ancienne prison de femmes des Présentines où furent incarcérées dès 1940 des détenues politiques jeunes filles et femmes qui ont écrit souvent au prix de leur vie une page d’histoire de la Résistance dans le sud de la France plusieurs d’entre elles comme Mireille Lauze 20 ans dirigeante de l’Union des jeunes filles de France déportées aux camps de la mort n’en sont pas revenues ».

Une prisonnière célèbre : Raymonde Tillon (ou Raymonde Nédélec)

Raymonde Tillon

Née Barbé le 22 octobre 1915 à Puteaux elle décède le 17 juillet 2016…c’était une résistante et une femme politique française. Engagée dans la Résistance jusqu’à son arrestation le 31 mars 1941, elle est élue, en tant que membre du Parti communiste français, députée constituante des Bouches-du-Rhône entre 1945 et 1946 puis députée du même département jusqu’en 1951, sous la première législature de la IVe République. Raymonde Barbé est la fille d’un employé de la société des transports en commun de la région parisienne (STCRP). Elle perd ses parents à l’âge de 5 ans. Placée dans un orphelinat religieux, elle s’enfuit avant sa majorité, et rejoint son frère près d’Arles. Employée de commerce, elle adhère au Parti communiste français (PCF) et met en place une section locale de l’Union des jeunes filles de France (UJFF). Elle se marie en 1935 à Arles avec Charles Nédélec, un militant de la CGTU et du PCF3 ; ils militent ensemble pour le Front populaire dont il devient l’un des dirigeants historiques. Ils habitent ensemble à Marseille.

Raymonde Nédélec et son mari s’engagent dans la Résistance. Elle est arrêtée le 31 mars 1941, et condamnée par le tribunal maritime de Toulon à vingt ans de travaux forcés, elle est d’abord incarcérée en France (Prison des Présentines de Marseille, Toulon puis Lyon) et déportée en Allemagne en 1944 (Sarrebruck puis Ravensbrück).

Madame Massot une des empoisonneuses de Marseille en 1868

Elle travaille ensuite dans une usine de guerre à Leipzig, s’évade le 20 avril 1945 et revient à Marseille, où elle apprend la mort d’épuisement dans la résistance de son mari. Après guerre, Raymonde Nédélec devient employée à l’Union départementale de la CGT des Bouches-du-Rhône, avant d’être nommée responsable de la Commission féminine. En septembre 1945, elle est élue conseillère générale du 6e canton de Marseille. Elle se remarie en 1951 avec l’ex-mutin de la mer Noire et résistant Charles Tillon, également du PCF, qui deviendra ministre, député, sénateur et maire d’Aubervilliers, dans la ceinture rouge de Paris, avant d’être la victime d’une purge stalinienne. Ils habitent alors à Aubervilliers. Elle soutient son mari lorsqu’il fait l’objet d’une purge qui le démet de ses fonctions dirigeantes du PCF en 1953, et ils sont exclus du du parti communiste en 1970.

Elle fut la dernière survivante des 33 femmes élues députées à la première Assemblée constituante de la IVe République, dès que les femmes eurent le droit de vote en France. Après le rejet du projet de constitution élaboré par cette assemblée par le référendum le 5 mai 1946, elle est réélue à la seconde assemblée constituante le 2 juin 1946.


SOURCES Wikipédia & museedelaresistanceenligne.org
PHOTOS Archives & museedelaresistanceenligne.org
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