
Sous les pavés du Port…la plage ! Difficile de se l’imaginer. La dénomination Arenc doit en fait son nom au provençal areno qui signifie un endroit où l’on trouve du sable, mais ne cherchez plus le moindre grain. Cette plage, à l’embouchure des ruisseaux des Aygalades et de Plombières, très prisée au 19ème siècle a disparue depuis fort longtemps pour faire place au port autonome de Marseille.

Le Lazaret d’Arenc
Avant la mode des bains sur les plages d’Arenc se trouvait ici un Lazaret, aujourd’hui disparu. Il était prévu pour les quarantaines. Ce lazaret fut fondé en 1663, puis fut agrandi et complété à partir de 1729 et tout au long du XVIIIe siècle. Il était considéré comme un modèle en Europe, il disparaît ensuite au milieu du XIXe siècle lors des aménagements des nouveaux ports de Marseille.
Au 18ème siècle, Jean Baptiste Estelle (1662-1723), est un négociant et homme politique français. Il a été consul de France au Maroc et en Syrie, puis échevin (maire) de la ville de Marseille.
Pendant la peste de 1720, Estelle se montre très courageux et à la hauteur de sa tâche. Il est alors le Seigneur d’Arenc.
Il y possède une belle demeure près de la plage, appelée « lou casteu favouio », le Château des Crabes, en raison du nombre important de crustacés qu’on pouvait y trouver.

Marseille, vue de Château Vert (Constant)
Au début du 19ème siècle, on vient sur cette plage de sable fin pour s’y détendre et savourer des oursinades, festivité culinaire traditionnelle du Sud.
En 1820, Château Vert, un établissement réputé ouvre ses portes sous l’impulsion du docteur Giraudy de Bouyons. Un château et une plage qui inspira de nombreux peintres tels que Antoine Joseph Roux, l’hollandais Constant ou encore Magalon.
Il fut démoli en 1865 pour édifier la Gare d’Arenc. Cette ligne établit une liaison entre les gares de L’Estaque et de Marseille-Saint-Charles, alternative à la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles. Surnommé aujourd’hui Arenc-Euroméditerranée, c’est la seule gare ouverte au trafic voyageurs sur cet itinéraire.
Puis vient le temps des bains de mer. En 1827 parait le « Manuel des bains de mer sur le littoral de Marseille » signé Louis-Joseph-Marie Robert qui amorcera le succès de la plage d’Arenc qui voit alors apparaître des cabines, des hôtels et des établissements balnéaires.
A la fin du 19ème siècle, Arenc deviendra un grand port avec fabriques, ateliers et entrepôts divers. Alexandre Dumas a fréquenté le Château Vert et ce quartier et que la révolution industrielle a transformé en port de commerce puis la décolonisation en friche.
Le Quartier d’Arenc est aujourd’hui au cœur de l’actuel projet d’Euroméditerranée, décrété Opération d’intérêt national qui transforme cet ancien quartier industriel en grand pôle tertiaire.
