Prison des Baumettes, 1939, les 7 Péchés Capitaux

239 Chemin de Morgiou, 13009 Marseille
5988
Prison des Baumettes, 1939, les 7 Péchés Capitaux
Arrondissement : 9ème
La prison des Baumettes fut construite entre 1933 et 1939 sur les plans du célèbre architecte Gaston Castel qui se permet la fantaisie dès 1938 de faire orner les murs extérieurs de l’établissement, aujourd’hui classés, de 7 statues signées Antoine Sartorio représentant les 7 péchés capitaux (Luxure, Gourmandise, Colère, l’Envie, L’Orgeuil, L’Avarice, la Paresse). La prison comporte deux bâtiments destinés aux hommes, une Unité hospitalière sécurisée inter-régionale (UHSI) située à l’hôpital nord, une Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) créé dans le but de recevoir les détenus atteint de troubles psychiatriques en pleine décompensation, ainsi qu’un bâtiment destiné aux femmes dans lequel sont également incarcérées les détenues mineures. Mais devant l’impossibilité de rénover ce bâtiment des années 30, les pouvoirs publics ont décidé de tout détruire, pour reconstruire. D’abord, en ouvrant les Baumettes II, puis en rasant les Baumettes historiques, fermées le 28 juin 2018, et démantelées à partir du 22 septembre 2021. Ce moment symbolique marquait le lancement du chantier du projet de centre pénitentiaire des Baumettes 3, dont l’achèvement est prévu en 2025. Fin 2022 marque également l’ouverture des Beaux Mets un restaurant d’insertion unique en France.

Un des 7 péchés capitaux, la gourmandise

La création en 1939 de ce nouveau centre pénitentiaire entraînera la fermeture de trois établissements marseillais hérités du XIXe siècle, alors jugés vétustes et inadaptés à la détentionCe fut ainsi la fin de la prison Saint Pierre, fermée en 1932, ou encore la prison pour femmes des Présentines dont les détenues seront transférées en mars 1943. Mais aussi l’arrêt de la prison Chave où depuis 1912, les exécutions capitales en public à Marseille furent accomplies à l’entrée et ce jusqu’au 30 avril 1934. Par la suite, les Baumettes eurent ce triste privilège ! À compter de la loi du 24 juin 1939 (abolissant les exécutions capitales en public), les Baumettes furent désignées pour accueillir la guillotine dans les Bouches-du-Rhône. Le premier supplice y eut lieu le 10 novembre 1949, et dix autres condamnés y furent décapités jusqu’en 1961.

En 1952, une modification de la loi désigna Marseille comme unique lieu d’exécution des condamnés dépendant de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, à savoir jugés à Nice, Draguignan et Digne.

Plan d’ensemble à la conception

Il faut également noter que trois des quatre dernières exécutions capitales en France eurent lieu aux Baumettes : Ali Benyanès le 12 mai 1973, Christian Ranucci le 28 juillet 1976 et la dernière Hamida Djandoubi le 10 septembre 1977. Mais revenons au début du projet…Construite en deux tranches, la Prison des Baumettes n’a été réellement mise en service qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Pour élaborer son plan Gaston Castel a scrupuleusement respecté les consignes prescrit par la loi sur l’emprisonnement individuel du 5 juin 1875.

Le quartier des hommes en construction (s.d. circa 1939)

Il en résulte un dispositif calqué, à quelques détails près, sur celui que l’architecte Henri Poussin a conçu pour la prison de Fresnes (1895-1898). À Marseille, les toitures-terrasses ont remplacé les toitures traditionnelles, le béton armé a remplacé le fer, la brique et la pierre. Les Baumettes s’organisaient en trois quartiers indépendants : au centre, le quartier des hommes ; à droite, celui des femmes ; à gauche, l’infirmerie. L’ensemble, initialement conçu pour accueillir 1 424 détenus, avait finalement vu sa capacité ramenée à 1 264 prisonniers. Accessible par une porte unique faisant office de corps de garde, chaque quartier était isolé par une enceinte et un chemin de ronde. Il comprenait un pavillon administratif, des services généraux, un pavillon des mineurs et un bâtiment disciplinaire. S’y trouvait également une chapelle-école.

Les cellules individuelles, inspirées comme celles de Fresnes par la cellule-modèle que l’administration avait présentée grandeur réelle lors de l’Exposition universelle de Paris en 1878 dans l’espoir qu’elle soit « pour le public, le commentaire vivant et la justification de la loi de 1875 » 32, étaient desservies par d’étroites coursives entourant un vide central, bientôt appelée la « nef ».

Baumettes II et III

Le nouveau parvis du centre pénitentiaire

La rénovation de la prison des Baumettes, qualifiée « d’endroit répugnant » par le Conseil de l’Europe, « ne peut plus attendre », ont conclu deux parlementaires de l’opposition lors d’une visite inopinée pour la journée des droits de l’Homme en décembre 2006.  La prison est frappée de surpopulation carcérale, avec plus de 1 700 détenus en majorité des hommes, pour 1300 places, sur une surface de 30 370 m². Le 14 novembre 2013, Christiane Taubira, Garde des Sceaux, pose la première pierre de l’extension du centre pénitentiaire de Marseille, dénommé « Baumettes 2 ». L’extension sera construite à l’emplacement de l’ancien centre pénitentiaire pour femmes, parti temporairement dans l’ancien quartier des mineurs.

Le nouveau bâtiment accueille le quartier maison d’arrêt pour femmes de 94 places et un quartier maison d’arrêt pour hommes de 479 places. Le nouveau bâtiment est livré en 2017.

Le nouveau plan d’ensemble Baumettes 2 & 3

En effet, devant l’impossibilité de rénover ce bâtiment des années 30, les pouvoirs publics ont décidé de tout détruire, pour reconstruire. D’abord, en ouvrant les Baumettes II, puis en rasant les Baumettes historiques initialement prévu en 2018 pour bâtir à la place un nouvel établissement, les Baumettes III, promis pour 2021. Au final  les travaux de démolition des Baumettes historiques commenceront le 22 septembre 2021. Ce moment symbolique marquait le lancement du chantier du projet de centre pénitentiaire des Baumettes 3, dont l’achèvement est prévu en 2025.

Quant à la question de la réinsertion, des détenus peuvent travailler au façonnage, au conditionnement ou à l’atelier automobile. Des formations sont proposées en maçonnerie / béton armé, électricité, informatique / utilisation de logiciels, techniques audiovisuelles, chantier-école bâtiment et des cours de remise à niveau. Fin 2022 marque également l’ouverture des Beaux Mets un restaurant d’insertion unique en France.


SOURCES Wikipédia & Le Pointlha.revues.org
PHOTOS Mappy.fr & archi5.fr & Archives circa 1939 & Plans Castel & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et sont mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution


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