Daté de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château Borély est emblématique des demeures de plaisance construites aux alentours de la ville par les grandes familles marseillaises. Négociants prospères, installés notamment à Alexandrie, les Borély remplissaient également des fonctions officielles au service du roi de France. Fréquenté durant la saison chaude et les fins de semaine, Borély, situé dans le quartier de Bonneveine est considéré dès l’époque de sa construction comme la plus belle des bastides. Chose rare, le château conserve encore aujourd’hui la majeure partie de son décor d’origine et certaines de ses pièces remarquables : salon doré, bibliothèque, chambre et chapelle.
Les collections Art nouveau/Art déco
Soutenue par un très beau dépôt des collections du Musée des Arts décoratifs de Paris, la collection Art nouveau/Art déco présentée à Borély est l’occasion de découvrir un ensemble de mobilier, céramiques et verres du début du XXe siècle aux années 1930.
D’Émile Gallé à Marcel Breuer, des courbes élégantes du mobilier Art nouveau à la rigueur géométrique et métallique des œuvres de Breuer, cette sélection permet de comprendre l’évolution du goût en matière d’ameublement et de décors, liée notamment à l’évolution des techniques de fabrication et à l’utilisation désormais courante du métal, de tubes métalliques, dans le mobilier.
La Faïence en majesté
Issue du musée de la Faïence, fermé depuis décembre 2012, la collection de céramiques présentée au château Borély est un florilège des plus belles pièces du fonds. La porcelaine fera également l’objet d’une présentation particulière puisque des faïenciers marseillais avaient obtenu dès la seconde moitié du XVIIIe siècle le rare privilège d’en fabriquer.
Les premiers services sont liés à la dégustation de boissons alors exotiques tels le café, le thé ou le chocolat.
Les collections exotiques
Grâce à l’ouverture de ce musée, les collections d’objets exotiques rares des musées de Marseille bénéficient d’un coup de projecteur largement mérité. En effet, collectées principalement par deux grands collectionneurs marseillais, le sculpteur Jules Cantini, mort en 1917 et l’homme d’affaires Nicolas Zarifi, disparu en 1941, ces collections témoignent de l’intérêt extraordinaire suscité dès la seconde moitié du XIXe siècle notamment lors des Expositions Universelles pour les arts extra-européens. L’impact de la découverte des arts extra-européens, en particulier asiatiques, fut si important pour les artistes européens que certains en furent durablement influencés dans leurs recherches comme dans leurs créations.
C’est le cas du grand céramiste Théodore Deck, dont le musée possède plus de 130 œuvres. Une salle spectaculaire lui est totalement dédiée.
Le fonds de Mode de Marseille
Constitué de plus de 7 000 vêtements et accessoires de Mode des années 1920 à nos jours, le fonds présente des pièces de référence pour l’histoire générale des formes vestimentaires, la mode estivale et la mode balnéaire, que ce soit à travers des modèles faits main (la couture) ou faits machine (la confection), de la haute couture au prêt-à-porter destiné à une large diffusion, en passant par le prêt-à-porter luxe.
Les prototypes de défilés, mais aussi les modèles obtenus directement auprès des maisons des créateurs ou des collectionneurs, côtoient des pièces issues de garde robes personnelles et privées.