Les Terrasses de Kader Attia, 2013, Digue du Large

La Digue du Large, 13002 Port de Marseille
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Les Terrasses de Kader Attia, 2013, Digue du Large
Arrondissement : 2ème
L’installation «les Terrasses» s’est tenue du 25 mai au 29 septembre 2013 rouvrant pour la première fois la Digue du Large au public depuis 2001.

Étendue sur sept kilomètres, la digue du large constitue une étroite et longue séparation entre la ville et la mer, inaccessible au public depuis des années. Rénové par le Port de Marseille, cet ouvrage historique permettait aux visiteurs de bénéficier d’une perspective exceptionnelle sur la cité phocéenne. L’année Capitale a ainsi offert ainsi une opportunité unique de réinvestir ce site aux dimensions impressionnantes dont la partie sud ouverte à la promenade les week-ends du 25 mai au 29 septembre 2013 et le 15 août 2013. Cette réappropriation symbolique de la digue a été le fruit d’une intervention majeure commandée à Kader Attia, sous la direction artistique de François Barré. Aller de l’un à l’autre, c’est aller vers soi. Toute l’œuvre de Kader Attia porte ce flux qui part de l’expérience vécue pour s’adresser à chacun; le faire exister dans l’œuvre en même temps qu’il l’a fait exister. Le projet peut être le trajet, fut-il mental et symbolique.

Ainsi en est-il dans la série photographique réalisée en 2008, Rochers Carrés, du nom d’une plage de Bab-el-Oued à Alger où Kader Attia passait ses vacances d‘été jusqu’à l’âge de 16 ans. Là dit-il, les jeunes du quartier « passent des heures, assis sur ces blocs, à regarder, comme hypnotisés, le va-et-vient des bateaux qui relient l’Algérie à l’Europe. »

kader-attia-marseilleLes photos qu’il a prises à Alger des immeubles de Pouillon bardés d’antennes paraboliques toutes tournées vers l’Europe disent le même voyage mental, le même mythe d’un Eldorado rêvé. Cette fascination pour un monde fantasmé, il l’a évoquée dans plusieurs autres œuvres notamment Marie-Thérèse ou le mythe du cargo, ou ses Machines à rêve. La ville, souvent évoquée, contient tous les possibles. Elle n’apparaît pas au travers d’une cartographie objective mais dans des représentations qui drainent l’enfance et les cités, semblables de l’une à l’autre, à Garges-les-Gonesses où il vécut ou à Marseille dans les quartiers Nord.

Passionné d’architecture, Kader Attia trouve son inspiration auprès de deux architectes urbanistes de la reconstruction (période de l’après-guerre) : Fernand Pouillon et Le Corbusier. Fernand Pouillon (1912-1986) réalise de nombreux bâtiments à Marseille, mais aussi en Algérie. Il construit notamment l’ensemble de La Tourette à Marseille, qui jouxte le quartier du Panier et l’ancienne station sanitaire, qui est devenue le musée Regards de Provence. Ces deux constructions font face à la digue du large. La réalisation la plus célèbre à Marseille de Charles-Édouard Jeanneret (1887-1965), mieux connu sous le pseudonyme de Le Corbusier, demeure la Cité radieuse.

Kader Attia puise dans les constructions massives en pierres de taille du premier, ou dans l’omniprésence de la lumière et des lignes graphiques et verticales, du second. Mais aussi, l’intérêt tout particulier que porte Le Corbusier à la terrasse, ce lieu de la maison au cœur de la vie quotidienne, dans les cultures méditerranéennes


SOURCES Communiqué de presse du Ministère de la Culture
PHOTOS Jeanne Menj & Franz Johann Morgenbes & Sam Mertens
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