Pour revenir sur la courte épopée de La Réale, elle se présentait comme la nouvelle adresse marseillaise de l’année 2018, avec 3 espaces et 3 univers dédiés à l’art, la musique, la découverte. L’établissement était organisé autour d’un Bistrot avec son bar et son snack inspiré par des produits locaux et de la Scène et du Club Scène dédiées à des événements, des performances, des spectacles, concerts et expos. Le nom faisait référence à la Réale de Louix XIV, qualifiée de « galère extraordinaire », car elle avait un équipage plus nombreux que celui des galères habituelles. La construction et l’armement ont coûté 170 000 livres tournois, le prix d’une corvette, contre de 24 à 31 000 livres tournois pour une galère classique.
Il convient d’ajouter à ce prix les 110 000 livres de sa parure de cérémonie : tentes, pavesades, bannières et autres flammes en brocart, velours et damas cramoisi, agrémentées d’or et d’argent; ornements qui n’étaient arborés qu’en cérémonies.
Le statut de la Réale a ainsi été défini :
« C’est le nom de la principale galère d’un royaume indépendant, et non pas celle d’un royaume feudataire qui est annexé à un plus grand. La Réale est destinée en France au général des galères, et l’étendard royal la distingue des autres. Cet étendard est de forme carrée et de couleur rouge, semé de fleurs de lys d’or.
La principale galère du Pape est aussi appelée Réale, à cause de la préséance que toutes les têtes couronnées des États catholiques donnent à ce chef de l’Église de Rome. Les Royaumes de Cypre et de Candie, ayant été des possessions de la République de Venise, sont autorisés à qualifier de Réale la première de leurs galères.
Les Génois revendiquent les mêmes droits à cause du Royaume de Corse. Mais les contestations sur les règles de salut, entre cette galère et les capitaines de Toscane et de Malte, l’empêchent (la Réale génoise) depuis longtemps de prendre la mer. Les principales galères des escadres de Naples, de Sicile et de Sardaigne, s’appellent chacune capitain Réale »
— Dictionnaire de Marine, Jean Covens & Corneille Mortier, 1702
Les restes de la Réale se trouvent au Musée National de la Marine à Paris.
L’épisode Hard Rock Café
«Marseille est une des plus importantes villes européennes et de la Méditerranée. Il y a une volonté de la faire décoller. Nous voulons participer à cela et nous avons à la fois un franchisé et un lieu de qualité», expliquait au Figaro, Antonio Bautista, vice-président en charge du développement en Europe, Afrique, Moyen-Orient et Asie du Sud. Le site avait pour écrin les anciennes boulangeries royales qui alimentaient l’Arsenal des galères tout proche et depuis transformé en une place à l’italienne, le Cours d’Estienne d’Orves. Le lieu avait conservé de ses origines ses poutres et ses plafonds voûtés. Après 6 millions d’euros d’investissement du franchisé, il accueillait sur 1 600 m2 un restaurant avec bar et scène de spectacles, un bar, une «rock shop», une fondation, un espace événementiel. le tout décoré par 200 objets de rock’n’ roll (instruments de musique, vêtements de scène, posters.), une petite partie de la collection de 70.000 pièces du groupe, constituée depuis 1979. Le Café incluait un restaurant de 200 places à l’intérieur, une terrasse extérieure, 2 bars qui pouvaient accueillir 32 clients, une scène Live qui accueillait des concerts de groupes locaux chaque semaine, et la boutique Rock Shop. La Memorabilia, issue de la collection iconique de Hard Rock, mettait en valeur les mûrs anciens du Hard Rock Cafe Marseille et comprenait des pièces uniques d’artistes légendaires ou contemporains du monde entier.
Les fans pouvaient découvrir en autre la veste de Michael Jackson, la cape de Keith Richards, la guitare d’Angus Young d’AC/DC, le top de Rihanna….
Le Café de Marseille proposait des offres inspirées du rock et des articles collectors dans sa boutique. Des articles propres à Marseille étaient disponibles seulement dans ce Café. Placé en redressement judiciaire en septembre 2015, l’établissement a été sauvé de justesse une première fois par le tribunal de commerce. Après la demande de départ du propriétaire, Yves Pleindoux, c’est Bernard Mariotti qui avait repris les commandes du Hard Rock Café en avril 2016. Pour redresser l’institution il s’est d’abord séparé de la moitié du personnel et avait engagé une forte diminution des charges d’exploitation et réadapté son offre pour la rendre plus attractive.
Des efforts qui n’auront pas suffit à sauver l’établissement qui fermera ses portes en septembre 2017.